La « TVA sociale » de Sarko et Bayrou : l’injustice comme modèle, les cadeaux aux entreprises pour réalité.
La dernière proposition en date de Sarkozy consiste à mettre en place une « TVA sociale », système visant à transférer une partie des cotisations sociales sur la TVA. Bel exemple de libéralisme pur et dur ! Actuellement le financement de la protection sociale se fait par des cotisations versées par les salariés et par les entreprises – au passage, quand les candidats parlent de baisse de charges à tout va, qu’ils nous expliquent d’abord comment ils comptent financer la sécurité sociale. Sarko, comme Bayrou avant lui, vient lui d’avoir une idée géniale, la faire financer par le consommateur.
Est-il besoin de rappeler que la TVA est l’impôt plus injuste qui existe ? Non seulement il touche tous les revenus, y compris ceux des plus pauvres, mais en plus il est dégressif : moins on a de revenu, plus la part de ce revenu qui va à la consommation est grande, et donc plus on paye d’impôt proportionnellement à son revenu ! Une grande mesure de justice sociale donc… De plus qui peut croire un seul instant sérieusement que les entreprises vont toutes intégrer cette baisse de cotisations pour faire baisser les prix ? Si dans le passé ça avait été le cas ça se saurait ! Au final c’est encore un cadeau que l’on fait aux entreprises, que l’on vise à exonérer de toutes leurs responsabilités : alors même que les réformes du système de protection sociale de la droite, que ce soit pour l’assurance maladie ou pour les retraites, laisse les entreprises libres de tout effort et fait peser tous les financements sur les salariés ou les usagers, cette nouvelle mesure va droit dans le sens d’un abandon pur et simple de tout système de solidarité.
Les socialistes font le choix au contraire de la solidarité et de l'effort partagés, de la responsabilisation des entreprises, d'une baisse de cotisations conditionnées à la création d’emploi et à la non-délocalisation, et prônent un impôt plus juste qui soit réellement redistributif. A l’heure où la crise sociale est de plus en plus vécue par les citoyens comme un horizon indépassable, il n’est pas possible de faire toujours peser tous les efforts de la solidarité nationale sur les plus pauvres. Au rythme de la droite la privatisation du système d’assurance sociale en France ne devrait pas être loin...